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LibĂ©rer nos organisations de leurs addictions 🐣

  • Photo du rĂ©dacteur: Barbara Boye
    Barbara Boye
  • 20 mai 2024
  • 6 min de lecture

Addiction, n.f. : “processus par lequel un comportement humain permet d’accĂ©der au plaisir immĂ©diat tout en rĂ©duisant une sensation de malaise interne. Il s’accompagne d’une impossibilitĂ© Ă  contrĂŽler ce comportement en dĂ©pit de la connaissance de ses consĂ©quences nĂ©gatives.” 

Ceci est la dĂ©finition de l’addiction du Larousse. Et on ne sait pas vous, mais Ă  sa lecture en mai 2024 (dans un monde oĂč la phrase “mais l’avion partirait sans moi de toute façon” bat encore des records), on doit dire qu’elle prend un tout autre sens.

Ce trimestre - et avant mĂȘme de vous dire bonjour - nous souhaitions partager avec vous le dernier concept qui nous a marqué·es.  Nous devons cette dĂ©couverte Ă  Julien, fondateur des Capitalistes Anonymes (oui oui, c’est trĂšs sĂ©rieux) - un groupe de parole qui s’est inspirĂ© de la dĂ©marche des Alcooliques Anonymes. Julien a fait le rapprochement lorsqu’il a cherchĂ© sur internet la question Ă  1 milliard : “pourquoi personne ne fait rien alors que tout le monde sait” et que la notion d’addiction est apparue : "nous sommes addicts Ă  ce que nous propose le systĂšme capitaliste dans son ensemble : aux biens, aux services, aux plaisirs individuels qu’il nous garantit" alors que nous avons dĂ©sormais conscience de son impact dĂ©lĂ©tĂšre.

Ce qui nous parle dans l'approche de Julien, c’est avant tout son souhait d’y associer une dĂ©marche de soin et d'entraide. Car les Capitalistes Anonymes ont adaptĂ© les 12 Ă©tapes vers la sobriĂ©tĂ© en 8 Ă©tapes vers la sobriĂ©té écologique.

Et on a rapidement observé quels rÎles les organisations engagées pouvaient jouer.

â›” Bonne lecture ! ⛔ 



Les 8 étapes vers la sobriété écologique par les Capitalistes Anonymes


Les 8 Ă©tapes adaptĂ©es aux organisations engagĂ©es par Sillages ⚓ 



1. Admettre le rĂŽle des organisations et du travail (productif) dans la crise

Nos organisations sont empreintes de rĂ©flexes, de croyances, de fonctionnements, de rapports au travail Ă  questionner. Nous vous parlions justement des croyances ancrĂ©es dans le secteur de l’ESS dans une prĂ©cĂ©dente newsletter.

D'autant plus lorsque l'on sait qu’il est littĂ©ralement plus Ă©cologique aujourd’hui de travailler moins : “Si la population dispose de plus de temps, l’intensitĂ© environnementale de sa consommation sera plus faible” explique l'Ă©conomiste François-Xavier Devertier. En effet, il existe une corrĂ©lation forte et multi-factorielle entre temps de travail et consommation (les habitudes alimentaires sont diffĂ©rentes : plus de livraisons ou d'achats en grandes surfaces et une plus grande utilisation de la voiture par rapport aux transports en commun).

Quelques croyances Ă  questionner :


  • “La cause que l’on dĂ©fend est plus importante que nos propres besoins individuels et collectifs”  → Jusqu’à quel point ? 

  • ”Il faut toujours faire plus et plus vite“  → Est-ce le plus impactant ? Combien de temps pouvons-nous tenir Ă  ce rythme ? 



2. Permettre à ses parties prenantes de se former à la parole scientifique (et vérifier ses sources !)

En effet, donner aux membres de l'Ă©quipe mais aussi au CA ou encore aux partenaires accĂšs aux informations clĂ©s sur les questions d’écologie ET de justice sociale (puisque pour rappel : sinon c’est du jardinage !). Le fait de se former ensemble peut faciliter l'implication des participant·es. 

On a accompagné pas mal de Fresques que l'on recommande à 100% :  La Fresque du Climat, 2 tonnes, La Fresque du Numérique, La Fresque Océane mais également La Fresque du Sexime et La  Fresque de la Rue !

De notre cĂŽtĂ©, on essaye d’ĂȘtre vigileant·es aux outils et informations que nous partageons Ă  nos clients en Ă©vitant une forme de dogmatisme et en vĂ©rifiant nos sources autant que faire se peut ! 


3. Accueillir les émotions dans l'organisation en tant que moteur de changement

Cela passe avant tout par le fait de pouvoir... les nommer et de se sentir autorisé·e Ă  en parler en Ă©quipe. C'est Ă  dire d’instaurer un cadre suffisamment sĂ©curisant pour que cela soit possible. Pour tout vous dire, notre envie de lancer des formations au feedback et au management vient aussi de notre souhait de contribuer Ă  faire Ă©merger des cultures d'organisation qui le favorisent.

On aime bien proposer 

On doit cet outil au psychologue Robert Plutchik dont la théorie sur les émotions de base ont inspiré les créateurs du film Vice Versa (à voir !)

On vous conseille aussi ce super article qui nous parle du rÎle des émotions dans les transformations sociales : Les émotions au coeur de la transformation sociale : une lecture à partir de John Dewey

4. Dresser un bilan de son impact et lister des solutions


Selon nous, une organisation "responsable" fait rĂ©guliĂšrement le point ! Tous nos accompagnements commencent d’ailleurs par un diagnostic 360 : comment l’équipe, la direction, les parties prenantes proches voient le projet, ses enjeux, son avenir.

On vous conseille aussi l’impact score comme rĂ©fĂ©rentiel ! Et de ne pas oublier la notion d'effets de bord (bravo Solinum pour ce partage !) dont la conscientisation participe Ă  la stratĂ©gie systĂ©mique.

5. Prendre des décisions pour mettre en oeuvre ces solutions collectivement

L’intelligence collective a toute sa place dans ces dĂ©marches stratĂ©giques de transformation de l’organisation. Pourquoi ne pas impliquer toutes les personnes qui seront impactĂ©es ?

Se pose ici la question du processus de dĂ©cision : comment faire des choix complexes et radicaux ? Travailler sur les process de dĂ©cision de son organisation nous paraĂźt essentiel. C'est Ă  dire ĂȘtre au clair sur notre façon de prendre des dĂ©cisions plus ou moins impactantes : 


  • quel niveau d'autonomie du ou des dĂ©cideur·euses ? DĂ©cider seul·e ou Ă  plusieurs ? 

  • quel niveau de collaboration souhaite-on y associer ? Consulter les impacté·es ou chacun·e ? 

  • quels niveau et canaux de communication sont nĂ©cessaires ? 

On vous conseille d’attendre d’ĂȘtre au complet lors d’un sĂ©minaire au vert et de dĂ©cider ensemble de la direction que vous souhaitez donner Ă  votre organisation et des Ă©tapes pour le mettre en oeuvre !

👇 👇 👇 


6. Comprendre et ressentir que la sobriété est désirable


Fermez les yeux
 vous ĂȘtes en 2030, votre organisation a atteint la sobriĂ©tĂ© Ă©cologique
 qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?

Si vous nous posiez la question... "Les organisations porteuses d’idĂ©aux forts gĂ©nĂšrent de l’épanouissement individuel, il fait bon s’engager, elles sont attractives ! La notion de rĂ©ussite individuel et collective est redĂ©finie et plurielle"

 

7. Se confronter aux limites de justice sociale et militer pour lever les freins

S’éduquer, dĂ©finir sa zone d’action, et choisir ses sujets de plaidoyer ! Si vous deviez faire naĂźtre/Ă©voluer une loi : quelle serait-elle ? Face Ă  des enjeux systĂ©miques, la rĂ©ponse doit aussi ĂȘtre globale (bien qu’adaptĂ©e aux rĂ©alitĂ©s de chacun·e).

Les ressources de l'ADEME à ce sujet sont à lire absolument !

8. Accompagner d’autres dans la dĂ©marche de sobriĂ©tĂ©. 

On ne peut que vous encourager à rejoindre des groupes de pair·es, de Codev, des communautés engagées et à passer ensemble ces étapes... ...Avant de partagez votre expérience, en transparence !

Notamment car comme nous l’apprend Parlons Climat : 

Pour mobiliser davantage d’individus en faveur de la lutte contre le changement climatique, il est essentiel de montrer qu’une large part de la population l’est dĂ©jĂ .

Nos actus : on a accueilli un nouveau capitaine ! đŸ„łÂ 

On te laisse le đŸŽ€Â SĂ©bastien !

“L’incapacitĂ© d’imaginer un monde oĂč les choses seraient diffĂ©rentes n’indique qu’un dĂ©faut d’imagination, pas l’impossibilitĂ© du changement ”. 

Cette phrase de Rutger Bergman rĂ©sonne fortement chez moi depuis que j’ai lu ses deux livres, Utopies RĂ©alistes et HumanitĂ©. 

C’est d’ailleurs ce qui m’a poussĂ© Ă  rejoindre Sillages : nous ne faisons pas qu’imaginer, nous dessinons dĂ©jĂ  la sociĂ©tĂ© de demain en incarnant et promouvant des rĂ©cits entrepreneuriaux alternatifs. 

Dans ses ouvrages, il repose Ă©galement une question assez fondamentale : “l’humain est-il bon par nature ?”. 

Je suis convaincu que oui. C’est d’ailleurs cette conviction qui m’a accompagné dans mes engagements (mes sillages) : engagĂ© depuis 6 ans sur les thĂ©matiques de justice sociale (La Cloche, eachOne), d’alimentation et de lien social (Les Petites Cantines), de santĂ© mentale (Nightline) et d’entrepreneuriat social (makesense, Ashoka), j’ai pu Ă©tudier et voir comment des organisations pouvaient si rapidement crĂ©er du mal ĂȘtre interne en essayant de crĂ©er du bien ĂȘtre en externe. 

Avec Sillages, j’ai envie de travailler sur le bien ĂȘtre intĂ©rieur des acteur·rices de changement pour leur permettre d’exprimer leur puissance afin de libĂ©rer leur potentiel de changement systĂ©mique.

Pour plus de contenus inspirants (parce qu'on ose croire qu'il y en avait pas assez ici !) et suivre nos pérégrinations quotidiennes,  inscrivez-vous à notre newsletter en cliquant ici.

Envie d'en discuter ? 👉 equipe@sillages.io 

â›” Bon vent et Ă  la prochaine ! ⛔ 

 
 
 

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